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L'alpiniste français Jean-Christophe Lafaille, lancé en solitaire à l'assaut du Makalu (8.463 mètres), au Népal, n'a pas donné de ses nouvelles depuis 48 heures. Parti mardi de son camp de base, à 5.300 mètres, il a bivouaqué le soir même à 6.000 mètres, mercredi à 6.900 mètres et jeudi à 7.600 mètres, selon son épouse et manager sportif, Katia Lafaille, qui a eu un dernier contact avec lui jeudi, par téléphone satellitaire.
Il devait partir jeudi dans la nuit et gagner le sommet vendredi. Le contact prévu vendredi, au terme de cette tentative, n'a pas eu lieu, a indiqué Mme Lafaille. Jean-Christophe Lafaille, 39 ans, qui s'est lancé seul dans la voie normale, jusque là jamais gravie en solitaire hivernale, sans oxygène et en technique alpine (c'est-à-dire sans équipement préalable de la voie en cordes fixes et échelles et sans camps intermédiaires lourds), n'a pas non plus donné de ses nouvelles samedi.
"Il se sentait en forme et motivé"
Son silence pourrait s'expliquer par une panne technique, car les batteries de ses appareils étaient très basses lors du dernier contact, a-t-on expliqué dans son entourage. Il devait rejoindre samedi le camp de base, avec lequel ses proches ne sont pas en liaison.
Les conditions météorologiques étaient difficiles. Lors de sa conversation avec son épouse, Jean-Christophe Lafaille a précisé qu'il faisait moins trente degrés sous sa petite tente de bivouac et qu'il avait le visage givré. "Il n'a pas dormi toutes ces nuits, à cause de l'altitude et du froid", a encore expliqué Mme Lafaille. "Mais il se sentait en forme et motivé", a-t-elle ajouté.
Jean-Christophe Lafaille a déjà gravi onze sommets de plus de 8.000 mètres, la plupart en solitaire ou par des voies nouvelles. Il a déjà réussi en décembre 2004 une hivernale en solitaire et en style alpin au Sishapangma (8.064 mètres), jusque là jugée impossible sur les plus de 8.000 mètres. Le Makalu a été gravi pour la première fois en 1955 par une cordée française.